dimanche 28 février 2010

Le tremblement de terre a Santiago. Temoignage.

Valse avec ma fille.

3h30 du matin, un tremblement me reveille et c’est une secousse plus violente que celles que j’ai connu jusqu’a present au Chili. Je me precipite dans la chambre de ma fille pour la prendre dans mes bras et je rejoins ma femme a la porte d’entrée.
On reste la, tous les trois sous la poutre maitresse, un moment. Seulement deux minutes, peut-etre trois, bref une eternite. Tout bouge autour de nous avec en stereo, la vaisselle qui casse d’un cote et les sirenes d’alarme de l’autre. Ma femme me racontera plus tard qu’elle avait l’impression que je dansais avec notre fille dans les bras.

La Peur puissance trois

A cet instant précis, des milliers de pensees vous traversent l’esprit. Les images d’Haiti. Les corps qu’on decouvre sous les decombres. La peur qui vous prend le ventre. Une peur qui s’etend aux deux etres les plus chers de votre vie, blottis contre vous. Chaque seconde qui passe vous rapproche de l’idee qu’un mur va se fissurer et que vous ne savez pas ce qui va se passer après.

Et puis tout se calme enfin. Le tremblement est passé. L’adrenaline est toujours la et on inspecte l’appartement, pour voir l’ampleur des degats ; des meubles qui se sont deplaces, une cuisine en vrac et une canalisation d’eau qui commence deja a creer une petite inondation dans mon atelier.

Fort Boyard.

On cherche a fermer la vanne d’arrivee d’eau. Mais on est sans lumiere, nos deux lampes torches ne fonctionnent pas, evidemment. Plus de reseau telephonique evidemment. Je descend trouver le remplacant de notre concierge en vacances evidemment. J’oublie mes cles pour ouvrir la grille en bas, evidemment, les minutes passent et l’eau s’etend evidemment. Les compteurs electriques sont sous cadenas et le remplacant du concierge me tend un trousseau d’une trentaine de cles…
J’ai l’impression d’etre dans un mauvais episode de fort Boyard.
Finalement, on cassera le cadenas au marteau.

L’eau continue d’inonder un tiers de l’appartement, les tapis en absorbent une partie
On essore le reste jusqu’a 6 heures du mat et on bricole avec un tuyau d’arrosage, une evacuation de l’eau par la fenetre de mon atelier.
Entretemps, une replique nous surprend a nouveau, je me precipite dans la chambre de ma fille qui s’etait rendormie. Mais cela se termine assez vite. Fausse alarme, tant mieux.

Il faut vider toutes les 5 minutes des bacs d’eau a cause d’une jointure approcximative.. jusqu’a 13 h ou 14 h, jusqu’a ce que le reseau telephonique revienne, jusqu’a l’arrivee du responsable de l’immeuble qui nous aide a fermer l’arrivee d’eau.


Les repliques qui ne manqueront pas de rythmer les heures suivantes me permettent de me rendre compte combien ce tremblement de terre restera en moi comme un tatouage sur la peau :
la moindre petite secousse et tous mes sens sont en eveil. Une energie qui vous saisit la nuque et vous met le palpitant a 200.

Un moindre probleme quand on regarde le reste du pays ou l’epicentre a ete le plus fort. Chez nous, finalement on s’en est bien sorti.
Merci pour tous vos messages. On vous embrasse.

lundi 8 février 2010

mont rose - suite


Voila une bien belle aventure que celle de cette histoire qui demarre en septembre dernier :
mon frere et toute l'equipe du mont blanc des MICI, apres une annee d'entrainement, ne peuvent monter le mont-blanc pour des raisons meteorologiques. Apres concertation, ils decident tous de poursuivre l'aventure et de continuer l'entrainement pour escalader le mont-Blanc en juillet 2010.
C'est la que nait l'idee d'une bande dessinee sur mon frere pour parler de sa maladie. En novembre, mes parents viennent au Chili et j'en profite pour commencer mes "entretiens" sur la vie d'Eric et son combat contre la maladie.
Tout le mois de novembre, ce sont les autres membres de la famille qui me repondent via skype, dont mon frangin, "por supuesto". Des conversations qui auront dure pres de 5 ou 6 heures en tout avant de commencer un decoupage story boarde de l'histoire. Je pars sur le format de 30 pages en pensant a XXI. Debut janvier, je termine ce decoupage qui m'aura occasionne de sacres maux de ventre. douleurs disparues apres la finalisation du decoupage de l'histoire !
Celle-ci circule, aupres de mon frere d'abord, quelques fideles premiers lecteurs ensuite avant de finir entre les mains du redac chef de XXI. Et c'est ok : publication a partir de juin 2010.
On ne pouvait pas mieux commencer ce debut d'annee.
Je suis tres fier, et tres heureux pour lui, pour toute l'equipe et bien evidemment pour notre famille. A tres bientot dans le numero 11 de XXI !